:جاء في تقديم أسرة التحرير لهذا العدد الجديد
تبدو الحياة الاجتماعية في الظروف الحالية في أضعف مظاهرها. فهي نفتقر إلى الأنشطة الثقافية والسفر مازال فيها ممنوعا. نحن نشعر كم هي متكررة ومرهقة تلك الحياة التي تكون مكرسة للمهام الأساسية – مثل النوم والأكل والعمل ورعاية الأطفال. ولكن كيف يمكننا الهروب من إملاءات المفيد؟ كيف يمكننا أم نفتح نافذة ذهنية في مثل هذا السياق؟ الأجوبة في هذا الملف.
في البداية يجب أن ندرك أننا لسنا مضطرين لانتظار الوباء حتى نلاحظ خضوع حياتنا لمنطق المنفعة! إذ يوجد تيار فلسفي سائد في العالم، لكنه لا يزال غير معروف بما فيه الكفاية في فرنسا، وهو الذي مهد الطريق لهذا الموقف: يتعلق الأمر بالفلسفة النفعية. وبالتالي فانه من الاجدر بنا العودة الى هذا التيار كي نفهم وضعنا الحالي بشكل أفضل.
> وبما أن النفعية تتميز بدرجة من الثراء وبكونها مليئة بالتناقضات الداخلية والمعضلات الكبيرة، فقد لجأنا إلى الفيلسوفة كاثرين أودار، المتخصصة في هذا التيار، كي تقدمها لنا بمزيد من التفصيل. > وكان مدير التحرير ألكسندر لاكروا قد نشر مؤخرًا مقالًا، جعلنا نرغب في كتابة هذا الملف، يقترح فيه قاعدة للحياة للدخول في ما يسميه « ما بعد النفعية »: يتعلق الأمر بان يحدد المرء لنفسه نموذجًا غير قابل للتفاوض. وهو يقدم لنا هنا هذا الاقتراح.
En ce moment, la vie sociale est appauvrie, nous manquons d’activités culturelles, les voyages sont empêchés. Et nous sentons à quel point une existence entièrement dévolue à des tâches essentielles – comme dormir, manger, travailler, s’occuper des enfants – peut devenir répétitive et pesante.Mais comment échapper au diktat de l’utile ? Comment ouvrir une fenêtre mentale dans un tel contexte ? Réponses dans ce dossier.
> D’abord, en comprenant qu’il n’a pas fallu attendre la pandémie pour que nos existences soient soumises à la logique de l’utilité ! Bien au contraire, il existe un courant philosophique dominant dans le monde, mais encore méconnu en France, qui a préparé le terrain : c’est l’utilitarisme. C’est donc vers lui qu’il convient de se tourner pour mieux comprendre notre situation.
> Et comme l’utilitarisme a une certaine richesse et est parcouru de contradictions internes et de grands dilemmes, nous nous sommes adressés à la philosophe Catherine Audard, spécialiste de ce courant, pour nous le présenter plus en détail.
> Notre directeur de la rédaction Alexandre Lacroix vient de publier un essai, qui nous a donné envie de faire ce dossier, où il propose une maxime de vie pour entrer dans ce qu’il appelle le « post-utilitarisme » : il s’agit de se donner un idéal non négociable. Une proposition qu’il présente ici.
> Dont acte : nous avons recueilli les témoignages de quatre personnes qui, tout au long de leur carrière, ont su faire preuve de pragmatisme mais sans rogner leur idéal de départ : François Crémieux, directeur général-adjoint de l’AP-HP, Étienne Rigal, juge spécialiste des affaires de surendettement, Damien Carême, qui a dû, comme maire de Grande-Synthe, faire face à une crise migratoire de grande ampleur, et Daniele Roppolo, chercheur en biologie.
> Dans le domaine des mœurs, faut-il chercher à maximiser son plaisir ou se mettre en quête du grand amour ? Une alternative dont nous ont parlé le philosophe François De Smet ou encore le romancier Arthur Dreyfus, qui a traversé une phase d’addiction sexuelle.
> Attention, débat exceptionnel : stars internationales, les philosophes Peter Singer et Michael Sandel croisent ici le fer. Le premier est l’utilitariste le plus connu au monde. Le second défend l’éthique des vertus chère à Aristote. Pour s’orienter dans la vie, faut-il bien calculer ou défendre des valeurs ? Le match est ouvert !