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La Collection Morozov. Icônes de l’art moderne_مجموعة موروزوف. رموز الفن الحديث

يتم خلال هذه الفترة وإلى غاية 22 فيفري 2022 عرض مقتنيات المجموعة الروسية للأخوين موروزوف التي تتضمن جملة من لوحات كبار الفنانين المحدثين.ـ

إذا كان الحنين بالنسبة لبروست يتخذ صورة قطعة « مادلين »، فإنه بالنسبة إلى « مؤسسة لويس فويتون » يتخذ شكل مجموعة فنيّة روسية. فبعد الاحتفال بالجامع (كوليكسيونير) السوفيتي « شتشوكين » في عام 2016 ، يقوم فضاء مؤسسة « ل. ف. م. ه. » الآن بتكريم الأخوين « موروزوف »، حيث تقدّم مجموعتهم المذهلة من الأعمال التي يلتقي فيها أعظم لوحات الفنانين الكبار من « ماتيس » إلى « بيكاسو » مرورا بـ »سيزان » أو « رينوار.ـ
كان « ميخائيل » و »إيفان موروزو » صاحبي الأطوار الغريبة والميل الشديد للجمال والصفقات الجيدة ، يشرفان على واحدة من أكبر المجموعات الفنية في العالم تؤشر على التاريخ الروسي المتقلب بين المصادرات أثناء الثورة ، وحلها من قبل ستالين سنة 1948 ثم توزيعها على كل جهات الدولة خلال القرن العشرين. شقيقان يتصرفان في 200 تحفة فنية حديثة: البرنامج صعب! بفضل خمس سنوات من المناقشات بين « بوتين » و « ماكرون » و « آرنولت »، … يبدو وصول المعرض إلى الضاحية الباريسية السادسة عشر بمثابة حدث دبلوماسي كبير .ـ

Si, pour Proust, la nostalgie prend la forme d’une madeleine, pour la Fondation Louis Vuitton, elle semble prendre celle d’une collection russe. Après avoir célébré le collectionneur soviétique Chtchoukine en 2016, l’espace du groupe LVMH met désormais à l’honneur les frères Morozov, nous présentant leur incroyable fond d’œuvres où se côtoient tous les plus gros blazes de la peinture, de Matisse à Picasso en passant par Cézanne ou Renoir.

Excentriques au goût prononcé pour le beau et les bonnes affaires, Mikhaïl et Ivan Morozov furent à la tête d’une des plus grandes collections du monde, dont les aventures renvoient à une histoire russe tourmentée, entre confiscations lors de la révolution, dissolution par Staline en 1948 puis répartition aux quatre coins du pays au cours du XXe siècle. Deux frères pour 200 chefs-d’œuvre de l’art moderne : le programme est balèze ! Rendue possible grâce à cinq ans de discussions entre Poutine, Macron et Arnault (auxquelles sont évidemment venues s’ajouter des péripéties sanitaires qu’on ne présente plus), l’arrivée de l’expo dans le 16e parisien ressemble à un exploit diplomatique.

A tous les passionnés d’histoire de l’art, la Fondation propose clairement ici le rendez-vous de l’année. Ce que l’art moderne a fait de mieux se déploie sur les trois étages principaux de l’espace dans une scénographie immersive parfaitement huilée. On découvre alors, à travers le regard expert des deux frères, des Matisse acquis pour une bouchée de pain, des pastels quasi inédits de Toulouse-Lautrec ou encore un immense triptyque de Bonnard dont les couleurs et “l’âme slave” qui s’en dégagent saisiront même le plus insensible des spectateurs. L’occasion également de se familiariser avec quelques pièces maîtresses de l’avant-garde russe, Malevitch en tête de file, et de s’émerveiller devant un décor monumental nabi commandé par Morozov à Maurice Denis, mis en valeur par une muséographie originale. Incontournable, forcément.

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